Les chansons de geste du Moyen-Âge furent l’équivalent de nos séries T.V. Ces longs poèmes chantés qui mêlaient preux loyaux ou fêlons mais toujours vaillants, rois magnanimes ou cruels, étaient colportés de châteaux en places de villages et tenaient en haleine les grands et les gueux avec le récit des actions héroïques de Charlemagne et de ses nombreux vassaux. C’est ainsi qu’à côté de la bien connue Chanson de Roland, les épisodes du « Cycle des barons révoltés » faisaient vibrer la France du Nord. Ils renferment l’histoire légendaire d’un

couple princier aux origines de l’une des plus puissantes abbayes d’Europe.
Lui, c’est Girart, que les données historiques établissent comme paladin des fils de Charlemagne, d’abord fidèle à Louis-le-Pieux puis à l’empereur Lothaire 1er qu’il soutiendra contre son frère Charles-le-Chauve. D’abord comte de Paris, il est ensuite chargé de la défense de la vallée du Rhône contre les Sarrazins et pour cela titré comte de Vienne : son Roussillon n’a rien à voir avec la Catalogne du Nord, mais correspond à un village de l’Isère à égale distance de Lyon et Valence. Également possessionné en Avallonnais, il reçoit vers 820 le domaine de Vezeliacum (Vézelay) situé au bord de la Cure.